Environnement et ODD
Les mangroves du Gabon
La mangrove est toute formation forestière, constituée essentiellement de palétuviers, poussant sur des sols vaseux des lagunes, des estuaires et de toute zone de la franche côtière. Cet écosystème est d’une importance capitale pour la continuité écologique, cependant, vulnérables aux activités anthropique du fait de sa sensibilité.
Au Gabon, les mangroves sont présentes sur le long de la frange littorale du territoire national. Elles occupent une superficie estimée à 2500 km2 et constituent des zones tampons entre l’environnement continental et océanique. On les retrouve dans les berges des lagunes Nkomi, Iguéla, Ndougou et Banio, dans l’estuaire du Komo, de la baie de la Mondah, de l’estuaire du Rio Mouni, dans le centre du delta de l’Ogooué, dans la partie méridionale, et à l’embouchure du fleuve Nyanga.
En effet, ces mangroves constituent des écosystèmes uniques, des espaces sensibles et fragiles qui de par leurs existences, procurent aux êtres humains des avantages substantiels. Elles sont une source de biomasse, de productivité et offrent des biens et services issus des forêts et de la pêche, contribuent à la protection du littoral et joue un rôle incontestablement important en termes d’atténuation des effets du changement climatique et de sécurité alimentaire pour les communautés locales.
Particularités
On distingue 68 espèces typiques et 268 espèces associées de la diversité floristique des mangroves sur toute la planète, le Gabon dispose de six espèces pures et de deux associées. En 2020, des scientifiques du NASA Goddard Flight Center en collaboration avec l’Agence Nationale Des Parcs Nationaux du Gabon (ANPN), ont annoncé avoir découvert des mangroves d’une hauteur atteignant jusqu’à 63 mètres dans le parc national de Pongara, à 20 km de Libreville. Cette découverte place les mangroves du Gabon comme étant les plus hautes du monde.
A l’intérieur de la faune des mangroves de la Mondah qui a fait l’objet de plusieurs études, dans l’ensemble végétal caractérisé par les végétaux ligneux et non ligneux, on retrouve les palétuviers, lesquels sont dominés par les Rhizophoracées. Pour ce qui est des végétaux ligneux, suivant l’importance numérique dans l’écosystème, on y trouve les Rhizophora harrisonii, Rhizophora racemosa, Avicennia germinans, Laguncularia racemosa, Conocarpus erectus et Phœnix reclinata comme espèce accompagnatrice).
Les végétaux non ligneux quand à eux sont constitués des palmacées, des épiphytes dont l’indice de présence est souvent très faible et des herbacées qui colonisent soit le substrat sableux (cas des Amarantacées, Papilionacées et Césalpiniacées), soit des sites vaseux (c’est le cas des Adiantacées: la grande fougère des mangroves Acrostichum aureum).
Les mangroves du Gabon contiennent une biocénose abondante favorisée par des facteurs abiotiques du climat tropical équatorial. Elles enrichissent les milieux en nutriments par la décomposition des matières organiques. La faune des mangroves de la Mondah par exemple, est abondante et très riche en protéines animales. Elles sont une frayère et un abri pour plusieurs animaux aquatiques (mammifères, crustacés, mollusques, reptiles, insectes et poissons). Dans ces mangroves, on distingue la faune aviaire (oiseaux et insectes volants), la faune ichtyenne et la faune terrestre. La faune terrestre comporte autant d’écureuils Sciurus vulgaris, de chauves-souris Hipposideros gigas, que divers crustacées et reptiles.
Rôles des mangroves du Gabon
Les mangroves sont des barrières naturelles contre l’avancée de la mer, les vents violents, l’érosion et autres catastrophes provenant de la mer. La destruction de celles-ci rendrait les habitations costières vulnérables face aux inondations et d’autres événements qui pourraient devenir de plus en plus catastrophiques.
Elles sont des habitats et des niches écologiques de reproduction pour les animaux aquatiques, la faune aviaire, la faune ichtyenne et la faune terrestre. Détruire les mangroves contribue à l’instinction de plusieurs espèces, du fait qu’elles n’auraient plus des zones pour assurer leurs reproductions mais aussi du fait qu’elles n’auraient plus un habitat.
Dans le cas de la faune, les mangroves sont la principale source de revenus car elles procurent beaucoup (couteaux de mer Solen guineensis, crabes de terre Cardisoma armatum, huîtres Crassostrea gasar, palourdes Mactre chinensis, petit escargot de mer Thympanothonus fuscatus) pour les populations locales qui en font des produits alimentaires et d’attrait touristique.
Les mangroves sont des zones humide dont la densité des peuplements favorise la séquestration du carbone et, par conséquent, assure la régulation des éléments du climat (atténuation des flux thermiques au sol). En moyenne elles séquestrent environ 244 tonnes par hectare devant les mangroves du Nigéria et du Brésil qui ne séquestre qu’environ 100 par hectare
En fin, les mangroves du Gabon ont des caractéristiques particulières. Autre le fait qu’elles soient les plus longues du monde, on distingue six espèces pures et de deux associées de la diversité floristique des mangroves de la planète. «Les mangroves du Gabon sont une biomasse forestière vraiment critique parce que les mangroves stockent tellement de carbone» (Liza Goldberg.2021)
Les menaces
les villes les plus importantes du Gabon sont localisées sur les zones costières et représentent sensiblement 53% de la population du pays. Les mangroves du Gabon sont donc menacées par la croissance urbaine du pays. Dans les villes de Libreville et de Port-Gentil, on peut remarquer des logements et des hôtels construits par des particuliers ou des promoteurs immobiliers qui se sont approprié ces mangroves.
Dans la zone du Cap Estérias, on observe la croissance de la population et une accélération de l’érosion du à l’augmentation du niveau de mer mais aussi et surtout de l’abattage des mangroves dans les zones protégées. Les statistiques mettent en évidence un net recul de la mangrove de 25% entre 2000 et 2020, ce fait laisse entrevoir une perte de mangrove de plus de 5000 ha autour de Libreville, particulièrement accentuée autour de la Baie de la Mondah et sur le littoral Nord (du Cap Estérias à l’embouchure de la rivière Mamboumba) selon une étude des chercheurs Gabonais.
La destruction des mangroves rend les villes costières vulnérables face aux catastrophes naturelles. Cette destruction contribue à la disparation de plusieurs espèces endémique, du fait qu’elles n’auraient plus des zones pour assurer leurs reproductions mais aussi du fait qu’elles n’auraient plus un habitat. Afin détruire les mangroves c’est contribuer à l’augmentation du réchauffement climatique.
MA-OLOA-NZOUANGA Obed-Néo
Ingénieur en Evaluation Environnemental
Environnement et ODD
Principes pour la conservation, la restauration et la gestion durable des mangroves
La communauté internationale a adopté plusieurs ensembles de principes et de
directives détaillées pour mettre en œuvre la conservation, la restauration et l’utilisation
durable des mangroves.
La communauté internationale a adopté plusieurs ensembles de principes et de
directives détaillées pour mettre en œuvre la conservation, la restauration et l’utilisation
durable des mangroves.
En 2021, le programme Save Our Mangroves Now (SOMN) a préparé les Principes
directeurs sur la gestion durable des écosystèmes de mangroves (Mangrove Principes),
qui fournissent des orientations aux décideurs politiques nationaux responsables de la
gestion durable des mangroves. Les principes, lancés lors du Congrès mondial de la
nature de l’UICN, ont été approuvés par plusieurs acteurs de la communauté
internationale de la conservation.
Les principes des mangroves comprennent trois sur les cadres juridiques et politiques :
1) Adopter des politiques nationales qui donnent la priorité à la réservation des
mangroves ;
2) Reconnaître que les écosystèmes de mangrove transcendent les frontières politiques,
municipales et étatiques ;
3) Mettre la mangrove, la conservation et la restauration en tête des agendas nationaux,
et garantir que les communautés de mangroves soient représentées lors des congrès
internationaux. Des principes supplémentaires répondent à la nécessité de garantir une
société engagée et équitable, l’importance d’une science et de connaissances solides, la
réalisation d’une économie durable grâce à une économie locale et prise en compte des
communautés et des générations futures, et financement durable de la conservation.
« Guider le développement et l’approvisionnement en produits bleus de haute
qualité. »
Les principes et lignes directrices du carbone bleu de haute qualité, élaborés en 2022
par un groupe d’experts sur les mangroves convoquées par le Forum économique
mondial, visent à « guider le développement et l’approvisionnement en produits bleus de
haute qualité. »
Projets et crédits carbone
Les cinq principes sont de conservation de la nature, d’autonomisation des gens, et
d’opération locale. Ces principes ont inspiré le développement des six principes :
1) Conserver la nature et maximiser la biodiversité ;
2) Utiliser les meilleures informations et pratiques ;
3) Autonomiser les gens ;
4) Aligner au contexte plus large – opérer localement et contextuellement ;
5) Mettre un accent sur la durabilité ;
6) Mobiliser des capitaux.
Au Gabon, les mangroves sont protégées par les textes de lois.
Source : www.pulmera.org
Environnement et ODD
Vagues de chaleur résultant de l’émission de gaz à effet de serre
Selon les experts, cela est dû aux
vagues de chaleur résultant de l’émission de gaz à effet de serre.
« Nous rentrons progressivement dans la période de la chaleur qui sera difficilement supportable de jour comme de nuit. » affirme les responsables de Task Force Mangroves du département de l’Environnement.
Selon les experts, cela est dû aux vagues de chaleur résultant de l’émission de gaz à effet de serre. L’Agence météorologique nous avertit de nous préparer à des journées et des nuits plus chaudes.
Cette préparation exigera des stratégies d’adaptation intelligentes et la participation à
des pratiques résilientes au changement climatique pour faire face aux dommages
causés.
Alerte et les précautions à prendre individuellement ou par famille
Les effets courants des vagues de chaleur sur l’homme sont la déshydratation qui peut
conduire à l’inconscience ou à la mort, à la varicelle, à l’éruption cutanée et au stress
psychologique. Afin de faire face aux conditions climatiques actuelles, les experts ont conseillé de :
- Boire plus d’eau pour rester hydraté.
- Garder une bouteille d’eau avec soi pour se rappeler de prendre de l’eau.
- Éviter les boissons alcoolisées et caféinées pendant cette période.
- Réduire la consommation d’aliments riches en protéines (par exemple les viandes
rouges) car ils augmentent la chaleur métabolique. - Manger des fruits et légumes frais qui apportent un supplément d’eau.
- Surveiller la tension artérielle pour s’assurer d’être dans la plage normale.
- Rester à l’intérieur (dans la maison ou au bureau) entre midi et 15 heures chaque jour
autant que possible. - Prendre des bains d’eau froide avant d’aller au lit la nuit.
Environnement et ODD
Disposer d’un cadre juridique nécessaire en matière de qualité de l’air pour sauver des vies humaines
Arrêtons de polluer l’air que nous respirons, car sa pollution est très nocive comme le tabac pour nos voies respiratoires et nos poumons, et peut entrainer de graves infections pulmonaires et à moyen et long terme une mort certaine.
Arrêtons de polluer l’air que nous respirons, car sa pollution est très nocive comme le tabac pour nos voies respiratoires et nos poumons, et peut entrainer de graves infections pulmonaires et à moyen et long terme une mort certaine.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a lancé une alerte et a adopté de nouvelles recommandations plus strictes en matière de qualité de l’air. Ces nouveaux critères définissant un air « sain » devraient influencer la révision en cours de la réglementation européenne et les règlementations de nos pays africains. En effet, en septembre dernier, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a adopté de nouvelles lignes directrices mondiales sur la qualité de l’air et recommande le respect de nouveaux seuils de concentration de polluants atmosphériques plus stricts. Conséquence : la proportion de Français vivant dans une zone dont l’air n’est pas jugé sain selon les critères de l’OMS progresse.
Revoir les principaux seuils européens
Un alignement sur les recommandations de l’OMS entraînerait un durcissement des principaux seuils européens et africains pour la qualité de l’air dans nos pays.
« Une visite technique qui ressemble plutôt à une visite de courtoisie »
Dans nos pays africains, la pollution quotidienne de l’air est la conséquence de la vétusté du parc automobile et la complaisance dans les visites techniques. En effet, les centres des visites techniques des véhicules, toutes catégories confondues, ne veillent pas strictement aux normes techniques exigées pour la circulation dans les agglomérations urbaines. Des moteurs défectueux et des pots d’échappement vétustes rejettent des bouffées de gaz carbonique toxique. Une visite technique qui ressemble plutôt à une visite de courtoisie. Une situation qui mine lentement et sûrement notre santé et surtout celle des agents des forces de sécurité en charge de la régulation du trafic et de notre sécurité dans les carrefours et ronds-points de nos villes. Les images ci-dessus parlent d’elles-mêmes.
Garantir un avenir plus propre et plus sain à tous les Gabonais
Il serait idoine et nécessaire d’associer le Parlement de transition en coordination avec le Ministère de l’environnement afin d’élaborer une loi relative à la qualité de l’air ambiant dans le cadre d’un plan d’action qui ambitionne une pollution zéro de l’air, de l’eau et des sols à long terme. Il s’agit, à travers cette loi, d’améliorer considérablement la qualité de l’air que nous respirons en nous aidant à lutter efficacement contre la pollution atmosphérique, réduisant ainsi le nombre de décès prématurés et les risques liés à la santé des populations. D’un point de vue scientifique, il ne fait aucun doute que la pollution de l’air nuit à la santé dans toutes les communes de la ville. Pire encore, les agents des forces de sécurité qui régulent quotidiennement la circulation dans les artères de la capitale.
Nécessité d’agir
Il est temps de disposer d’un cadre juridique nécessaire pour appliquer des normes gabonaises en matière de qualité de l’air fondées sur des données scientifiques afin de protéger la santé des citoyens. Quand on sait qu’à Libreville, aux heures de pointe, les embouteillages monstres et les fumées qui se dégagent des pots d’échappement de la majorité des voitures polluent l’air ambiant et par conséquent, contribuent à la mauvaise santé imputable aux facteurs de risque environnementaux. Les embouteillages souvent dus aux travaux de voirie exécutés aux heures de pointe et à l’insuffisance dans la ville des passerelles pour les piétons.
La triste réalité est que les visites techniques des véhicules ne sont pas techniquement assurées, car une visite technique véritable et professionnelle aurait déjà mis à la fourrière des dizaines de milliers de véhicules non apte à circuler.
Par Dr Neltoh
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