Economie
L’Afrique en quête d’autonomie pharmaceutique
L’Afrique manque de capacités locales dans le domaine pharmaceutique. La volonté est de renforcer la production locale de médicaments et garantir l’accès aux traitements nécessaires. En effet, le continent ne produit actuellement qu’environ 1% des médicaments dont il a besoin.
Le constat est alarmant : l’Afrique fait face à un défi majeur dans le domaine pharmaceutique. Sa capacité de production locale est limitée et elle dépend fortement des importations pour répondre à la demande croissante de vaccins et de produits pharmaceutiques. En effet, le continent ne produit actuellement qu’environ 1% des médicaments dont il a besoin. Cependant, malgré cette réalité, la pandémie de Covid-19 a révélé la capacité de l’Afrique à travailler en collaboration pour relever des défis de santé écrasants.
Un potentiel inexploité
Avec une population de 1,3 milliard de personnes, l’Afrique représente près d’un quart de la demande mondiale de vaccins. Pourtant, sa capacité de production locale reste très faible. Selon les experts présents lors du forum Bloomberg New Economy Gateway Africa, cette dépendance vis-à-vis des importations souligne l’urgence de développer une industrie pharmaceutique robuste en Afrique. Ils affirment que l’Afrique, en tant que favori de la demande mondiale de vaccins et d’autres produits pharmaceutiques, représente une opportunité unique pour développer les capacités locales de production.
Lamia Tazi, PDG de Sothema, met en avant le potentiel inexploité de l’industrie pharmaceutique en Afrique. Elle souligne qu’il est crucial de valoriser les ressources et de changer la chaîne de valeur mondiale en ajoutant de la valeur localement et en transférant des technologies et des compétences. Les experts s’accordent à dire que le moment est propice pour investir dans le secteur pharmaceutique en Afrique. De plus, la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui rassemble 54 économies avec un marché combiné de 1,3 milliard de personnes et 4,1 billions de dollars, renforce la vision d’un marché continental et crée des incitations pour les investisseurs.
Viraj Rajadhyaksha, directeur médical régional Moyen-Orient et Afrique d’AstraZeneca, note que la perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales causée par la pandémie de Covid-19 a révélé la nécessité de diversifier les sources de production et de renforcer les capacités locales. Il affirme que l’Afrique, avec ses ressources abondantes, sa main-d’œuvre qualifiée et sa possibilité de transférer des technologies et des compétences, offre un environnement propice à l’implantation d’industries pharmaceutiques.
Surmonter les obstacles
Malgré les opportunités, le manque d’investissements privés est souvent cité comme le principal obstacle au développement du secteur pharmaceutique en Afrique. Les pays africains ont besoin de capitaux privés pour stimuler leur croissance économique.
Cependant, Afsane Jetha estime que la perception du risque élevé en Afrique est souvent exagérée, car la réalité démontre que de nombreux pays africains remboursent leurs dettes et s’engagent dans des réformes économiques. Il ajoute aussi qu’il est essentiel de reconnaître la diversité des économies africaines. « Les pays africains enregistrent des progrès économiques et cherchent à devenir des pays à revenu intermédiaire, ce qui offre des opportunités d’investissement », rappelle-t-il.
Pour attirer davantage d’investissements, il est nécessaire, selon les participants, de créer un environnement favorable aux investisseurs, caractérisé par la transparence, la prévisibilité et l’état de droit. Des initiatives telles que le financement public-privé, les incitations fiscales et les partenariats stratégiques peuvent également stimuler les investissements dans le secteur pharmaceutique en Afrique. « En surmontant les obstacles perçus et en favorisant un environnement favorable aux investissements, l’Afrique peut devenir un acteur majeur dans le secteur pharmaceutique mondial. Cela contribuera à améliorer la santé des populations africaines et du reste du monde.», conclut Viraj Rajadhyaksha.
SOURCE : https://lobservateur.info/article
Jawn Staff
7 juillet 2017 at 14h50
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