Economie
Pouvoir d’achat en peau de chagrin
La flambée des prix alimentaires en grande partie due à l’augmentation de ceux des matières agricoles relance au Gabon, la question du pouvoir d’achat.
La flambée des prix alimentaires en grande partie due à l’augmentation de ceux des matières agricoles relance au Gabon, la question du pouvoir d’achat.
L’inflation s’est relancée depuis le confinement sanitaire dû à la pandémie de la Covid 19. Mais bien avant la Covid 19, la pression sur les prix des denrées alimentaires observée fin 2013 a persisté en 2014, donnant lieu à un taux d’inflation annuel de 4,8¨%. Un taux qui se situe à 1,5% de pourcentage au-dessus du critère de convergence de la zone CEMAC. Les données disponibles à la fin du premier semestre 2015, révèlent que ces tensions inflationnistes se sont estompées car le niveau de l’indice harmonisé des prix à la consommation est resté le même qu’à la même période en 2014. L’indice des prix des produits alimentaires a augmenté de 3% en 2014, entrainant une inflation globale de 4,7%, mesuré par l’indice harmonisé des prix à la consommation des ménages (HPC). Un taux qui se situait à 1,7% de point de pourcentage au-dessus du plafond établi comme critère de convergence pour la zone CEMAC. Toutefois, cette inflation qui persiste jusqu’à ce jour.
Membre de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale, la politique monétaire de notre pays est déterminée par la banque régionale, la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) qui assure la conduite de la politique monétaire en accord avec l’arrimage du franc CFA d’Afrique francophone à l’euro empêchant ainsi, une politique monétaire souveraine permettant un développement économique et social réel. Au-delà de la hausse des prix des biens alimentaires surtout agricole, l’inflation a également été tirée à la hausse par les prix des logements surtout à Libreville ou le déficit est estimé à plus 140.000 logements Nous tenons comme exemple un studio américain d’une chambre qui coute 350.000 francs CFA par mois entre RIO et la Gare routière, sans compter les cautions et le loyer du mois.
Outre les logements, il y a aussi les tensions des prix au niveau des services de santé, de transport, des télécommunications, de l’électricité et des produits agricoles, de l’élevage et de la pèche (un poisson de 1kg et demi à 6000 F CFA, 3 bâtons de manioc Téké à 1000 F CFA et 2 à 700 F CFA aux Charbonnages, une bouteille d’eau minérale Andza coute 600 F CFA au lieu de 500 F CFA). Par contre dans les supermarchés de la Grande distribution, quelques produits tels que l’huile Cuisin’Or de 1 L et 2 L, le pain, le sucre etc., respectent les prix de la mercuriale.
Tension des prix et déficit des emplois pour les jeunes
En tout état de cause, le niveau général des prix est à la hausse sauf pour les prix des de la friperie qui jonchent les carrefours et Rond-point de Libreville. Du jamais vu dans Libreville où la friperie ne se vendait qu’à Mont Bouet. Cette tension des prix et le déficit des emplois pour les jeunes, grèvent considérablement le pouvoir d’achat des ménages et surtout des familles les plus défavorisées. Il semble que le pessimisme concernant la question du pouvoir d’achat des ménages règne parce que la population doute de l’efficacité des contrôles des autorités compétentes, des prix sur nos marchés. L’on constate malheureusement, qu’il y a des prix non affichés et des prix à la tête du client ou encore des prix des balances truquées par les commerçants.
Mais ni l’inflation importée, ni l’écart entre le pouvoir d’achat effectif et perçu, ne peuvent à eux seuls, expliquer la faible progression du pouvoir d’achat des Gabonais. Par conséquent tous les regards sont portés sur les pouvoirs publics et l’association des consommateurs s’il en existe encore.
En réponse à des hausses vertigineuses et intempestives de la majorité des produits par les commerçants en général, le gouvernement de la Transition et surtout le Ministère du commerce doit procéder à des contrôles véritables afin de faire respecter les prix de la mercuriale pour une vie meilleure de la population.
Par Dr Neltoh