Economie
Travailler étroitement pour relever les principaux défis de l’intégration continentale
M. Akinwumi Adesina et les responsables des institutions régionales et continentales africaines engagés à faire avancer l’intégration régionale en Afrique. Le président du Groupe de la BAD en appelle à la volonté des organisations régionales africaines à travailler avec les pays pour que l’Afrique profite, par exemple, du vaste marché des voitures électriques estimé à 34 000 milliards de dollars. Et surtout pour éliminer la pauvreté à travers une croissance économique annuelle à deux chiffres.
Le Groupe de la Banque africaine de développement et les institutions régionales et continentales africaines doivent continuer de travailler étroitement ensemble pour relever les principaux défis de développement du continent. C’est ce message de collaboration qui a marqué la rencontre du 1er juin dernier à Charm el-Cheikh, en Égypte, du président du Groupe de la Banque, Akinwumi Adesina, et les responsables d’organisations intergouvernementales et d’institutions africaines de financement du développement.
Placée sous le thème « Mobiliser des capitaux pour une infrastructure intelligente et une intégration plus poussée », la rencontre, la deuxième du genre que la Banque a organisée en marge des Assemblées annuelles, a été saluée par tous les participants. Chacun a exprimé ce qui le concerne, leurs principaux axes d’intervention et surtout la manière de collaborer. Rappelant le rôle « essentiel » que jouent les institutions régionales africaines en faveur du développement politique, économique et social de l’Afrique, M. Adesina a souligné que, pour éliminer la pauvreté, l’Afrique a besoin d’une croissance économique annuelle à deux chiffres.
« Nous devons veiller à ce que l’Afrique soit au cœur des discussions dans le monde. L’Afrique doit avoir sa place dans les principales instances internationales, mais il ne s’agit pas seulement d’avoir une place, il nous faut aussi les ressources », a-t-il souligné.
Pour ce fare, la Banque africaine de développement et les institutions régionales et continentales doivent agir de concert. Il s’agit notamment d’opérationnaliser la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), un marché de 1,4 milliard de consommateurs et un PIB combiné de 3 000 milliards de dollars américains. Il s’agit aussi de développer les chaînes de valeur et d’éviter que le continent continue de servir de réservoir de matières premières pour le développement des autres. M. Adesina a appelé les organisations régionales africaines à travailler avec les pays pour que l’Afrique profite, par exemple, du vaste marché des voitures électriques estimé à 34 000 milliards de dollars. La fabrication de batteries de lithium-ion coûterait moins cher en Afrique qu’aux États-Unis ou en Chine, a-t-il indiqué.
Infrastructure, paix et sécurité pour une meilleure intégration
Les institutions régionales, notamment les Communautés économiques régionales, et les banques régionales ont salué les investissements de la Banque et demandent instamment davantage de projets intégrateurs. L’autoroute Lagos-Abidjan, le chemin de fer Tanzanie-Burundi-RD Congo, le projet du pont route-rail Kinshasa-Brazzaville sont quelques-uns des projets que la Banque compte financer.
Albert M. Muchanga, commissaire de l’Union africaine pour le Commerce et l’Industrie, a exposé les attentes de l’institution qui concernent son financement et celui de ses institutions spécialisées. « Nous sommes en train de mobiliser le secteur privé. Nous travaillons à mettre en place l’Association des bourses africaines et nous avons lancé, avec la Banque africaine de développement, une étude sur les moteurs de développement de l’Afrique qui va nous permettre d’identifier les actions clés pour une croissance économique de 7 à 10 % d’ici 2063 », a-t-il déclaré.
Les infrastructures préoccupent la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), affirme Elias M. Magosi, son secrétaire exécutif qui souligne que la région met l’accent sur des projets d’infrastructures énergétiques à caractère régional. Peter Mathuki, secrétaire général de la Communauté de l’Afrique de l’Est a insisté sur le développement des infrastructure ferroviaires intégratrices et le renforcement du partenariat public-privé.
La représentante de la Communauté de développement des États d’Afrique centrale (CEEAC), Ngakono Marie Thérèse Chantal Mfoula, commissaire chargée des Infrastructures a indiqué que l’Afrique centrale progresse en matière d’intégration malgré les clichés persistants sur la lenteur des réalisations en infrastructures.
Quant à Omar Alieu Touray, président de la Commission économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), il a souligné que la région est préoccupée par les questions de paix et de sécurité. Il a salué la Banque pour ses appuis pour l’opérationnalisation du mécanisme régional d’alerte précoce. Avec un Pib de 662 milliards de dollars, le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) qui regroupe à la fois des pays de la SADC et de la Communauté de l’Afrique de l’Est a recensé plus de 69 institutions bancaires et multilatérales prêtes à investir dans des projets à caractère intégrateur, a souligné Chileshe Kapwepwe, son secrétaire général.
Mobiliser le secteur privé pour les infrastructures à caractère intégrateur
Les échanges ont aussi porté sur la santé, la sécurité alimentaire et le poids de la dette qui entrave le développement de l’Afrique. Pour faire face aux effets des chocs exogènes, la Banque promeut le Mécanisme de stabilité africaine afin d’aider le continent à se constituer un « matelas » de ressources pour remédier aux chocs extérieurs. La Banque continuera aussi de mobiliser le secteur privé africain, la diaspora, les institutions africaines de financement du développement et étranger en faveur de projets d’envergure à travers l’African Investment Forum, qui tiendra ses prochains « Market Days » en novembre prochain à Marrakech, au Maroc.
« Il nous faut travailler à mobiliser les épargnes individuelles pour financer le développement », a indiqué le président de la Banque ouest-africaine de développement, Serge Ékué, soulignant l’importance de la mobilisation des ressources domestiques.
La vice-présidente de la Banque africaine de développement chargée du Développement régional, de l’Intégration et de la Prestation de services au Groupe de la Banque, Marie-Laure Akin-Olugbade, avait introduit les discussions. « La rencontre, a-t-elle indiqué, est une plateforme unique qui donne l’occasion de coopérer, d’échanger et d’explorer des moyens de canaliser efficacement les ressources, de partager les meilleures pratiques et de coordonner nos politiques et nos efforts de plaidoyer en faveur du développement et de l’intégration régionale de l’Afrique. »
SOURCE : African Development Bank Group (AfDB)